Traversée Zermatt-Arolla via Tête Valpelline

Tout a commencé il y a longtemps… un gars sympa a proposé cette course… puis des membres de la famille du CAS se sont inscrits, et tout s'est organisé… Dans le train, les rires et les skis pleuvaient, un sac aussi, aïe!
Préparation sur une terrasse au soleil à Zermatt, tout en même temps, famille très hétéroclite! Certains buvaient, d'autres mangeaient, mettaient la crème solaire, la crème sur les pieds, les chaussures de skis ou faisaient des photos… Très drôle de voir comment chacun s'organise pour une même sortie : Vincent, arrivé en pantoufles d'hôtel, d'autres en baskets ou en chaussures de ski… chacun est juste pour lui!
L'aventure pouvait vraiment commencer !
Il faisait soleil, grand soleil, mais on ne va pas le dire…
L'équipe aimait rire, mais pchttt!
Tout va bien… , sauf qu'en arrivant à la cabane de Schönbiel, les wc, une cabane au bord du vide, sont accessibles par un escalier de neige, pas au top pour avoir les pieds assurés en crocs et les fesses au chaud… qu'on a une magnifique vue sur le Cervin, vive les selfies… qu'on a dormi comme dans une boîte de sardine avec un faux réveil à 5h00 du matin… déjà que l'on s'était fait voler une heure de sommeil!!!Comme la cabane a ouvert le jour précédent, les dortoirs sont humides et glacés. Seule solution : dormir tout habillé, ce qui accélère l'habillage du matin.
Dimanche matin, tout le monde est prêt, enfin presque… les peaux de « chouchou » ne collent plus!!!!!!!! (Chouchou, c'est moi, Janine)
Notre chef sort un scotch gris de son sac et scotche les peaux « système B », on part, et puis ça tient 5 mètres. « Système C », je pousse sans peaux. « Système D », je mets les peaux dans ma veste. « Système E », je porte mes skis et marche, j'enfonce, il manque les raquettes… « Système F » patch à peaux + « système G » tape blanc de Christelle pour scotcher… y'aurait eu les « Colson', mais ils cassaient avec le froid…
Les cordées démarrent… c'est particulier et touchant!
Cela va un bon moment, mais le « tape » se coupe avec les carres, donc RE « système G » … je glisse, je recule, je tombe à genoux… ça fatigue!
Puis « système H », j'enlève les cales et mets les couteaux… c'est bien, sauf que la peau danse et puis se met sous les griffes… épuisant et décourageant! Je prends la décision d'arrêter, Christelle avait dit que si cela n'allait pas, elle descendrait avec moi sur Zermatt… Jean-Michel propose le « système I », des fils de fer… je suis pas fan, je n'ai plus de plaisir, ralenti tout le monde, la course est encore longue… Christelle et moi quittons la cordée à regret, et Samuel en rejoint une autre pour continuer.
C'était cadeau, descendre avec plaisir, dans un cadre idyllique.  Sur le glacier, j'ai vu les dessins, les gros blocs de près, briller au soleil, tellement beau de descendre au pied du Cervin et de rejoindre les pistes de Zermatt. Arrêt sur des transats, au soleil, face au Matterhorn en mangeant une Flamenküche… LA VIE EST BELLE, et avec de magiques surprises !
Repris le télécabine pour monter voir le Cervin sous d'autres angles et bouger un peu. Profité des pistes et du panorama grandiose, on s'est merveilleusement rempli les yeux.
La morale de cette histoire…
C'était la galère, l'équipe a trouvé pleins de solutions, toujours avec le sourire, j'ai essayé… et j'ai fait mon choix, les choses ont changé et c'était magnifique, de l'OR!C'est aussi cela une sortie, des imprévus et des solutions improvisées…
On fait des choix pour que la vie soit belle pour tous et que le plaisir reste.
Merci pour ces moments précieux à tout la T'ite famille du CAS, Christelle, Samuel, Vincent, Jean-Michel, Manon, Claudine, Gérald, Grégoire et Christine.
Gros, gros et énormes bisous.

Janine

Deuxième partie du récit concoctée par tous les participants dans le train :

Malgré une nuit difficile à cause du dortoir glacé et du bruit récurrent et intempestif de ce qui ressemblait au couinement d'une souris dont on a marché sur la queue, en fait l'alarme incendie ! Malgré le froid mordant du vent qui descend du glacier, malgré le départ de Janine et Christelle, nous restons motivés, fascinés par la beauté du Cervin omniprésent. Le lever du soleil sur les séracs nous coupe le souffle, presque autant que l'altitude et la longue montée au Col de Valpelline. Avec la fatigue, nous regardons de moins en moins les cimes majestueuses et  nous nous contentons d'espérer ce col qui ne cesse de se dérober à notre regard. Espérant encore attraper le bus de 15 heures à Arolla, nous décidons que la Tête de Valpeline sera pour une autre fois ! Enfin un peu de descente! La qualité de la neige varie de médiocre à moyen. Certains brillent par leur technique et leur souplesse, d'autres par leurs efforts à retrouver leur équilibre !
Après un ultime « repeautage », nous atteignons le col de Bertol où nous rendons hommage à notre magnifique cabane avant d'entamer la dernière longue descente sur Arolla sur des pentes zébrées de traces de ski. Sans doute, un effet de l'entraînement pour la patrouille des glaciers ! La présence du Pigne d'Arolla et du Mont Collon ensoleillés enivrent tous les participants qui sentent moins leur fatigue et prennent le temps de déguster la descente.
Hélas le bus de 15 heures ne nous a pas attendu, aussi prenons-nous le temps de déguster de bonnes crêpes salées/sucrées en attendant le bus de 17h26 pour un retour tardif, mais l'esprit rempli d'énergie et de belles images pour entamer la semaine! 

Pour terminer quelques chiffres :

-15 le matin à +15 l'après-midi, d'innombrables sommets célèbres, 7km le premier jour, 22km le deuxième jour, 1300m de dénivelé pour 8 heures de course. Peut-on calculer la somme de plaisir ?

Merci à tous les participantes et participants pour leur joie de vivre et leur détermination.