Nous allons aujourd’hui à la rencontre de la campagne Bâloise et Soleuroise en commençant sans stress par un bain de soleil au café si bien nommé « Frohsinn ». Gaieté, c’est ce qui ne nous quittera plus de la journée. Nous sommes à 10km à vol d’oiseau des châteaux de Pfenningen et de Zwingen croisés 15j auparavant.
Depuis Nunningen, Katy et Christine nous emmènent à celui de Gilgenberg dont les ruines sont bien mises en valeur. De ce perchoir nous montons progressivement au Hirnichopfen, contournant le Geissflue et ses escarpements rocheux du Jurassique par le sud. La pause boisson et le coup d’œil s’imposent. Miroir aux alouettes ou ciel voilé ? La Forêt Noire, les Vosges et le Mont Blanc espérés demeurent invisibles. La crête du Zinglenberg requiert alors toute notre vigilance si l’on ne veut pas y laisser des plumes. Mais le pique-nique annoncé nous donne des ailes. Rien ne manque pour se poser au pt 895 du Nunnigenberg : grandes tables au soleil, barbecue et bancs sous abri. Nous prenons ensuite la direction de Wanne, Riedbergbode, Stierenberg, Grauboden ; l’ombre apaisante des forêts de sapins et de hêtres alterne avec les vastes échappées ensoleillées des verts pâturages. Le jaune des jonquilles n’est plus d’actualité ici. C’est celui des pissenlits et des renonculacées qui domine. Nous sommes sur le chemin migratoire des oiseaux. Quelques panneaux didactiques en informent les germanophones, mais mon allemand a du plomb dans l’aile… alors je me rabats sur un chant qui me renvoie à l’enfance et je trille gai comme un pinson :
« Alle vögel sind schon da, alle vögel alle
Welch ein Singen, Musiziern,
Pfeifen, Zwitschern, Tiriliern,
Frühling will nun einmarschiern
Kommt mit Sang und Schalle »
Faute de grives et de vol d’étourneaux, nous sommes contentes de croiser, chemin faisant, celui d’un milan royal et d’un drôle oiseau qui pratique le vol libre : un parapentiste en mal de vent ! Nous le quittons songeur avec dans sa ligne de mire, la piste d’atterrissage de Bâle !
Nous traversons l’auberge de Vogelberg, ses poules huppées et son odeur de graillon, et rejoignons Hintere Wasserfallen par la crête. Nous quittons ce royaume des loisirs en survolant Accrobranche, riders à trottinettes et petites chutes d’eau de la rivière Frenke jusqu’à Reigoldswil : c’est le miracle qu’accomplit l’unique télécabine du NW de la Suisse. 400m plus bas, dans le cœur du village, glaces et boissons fraîches restaurent nos organismes soumis aux premières grosses chaleurs.
Merci aux organisatrices pour ce magnifique parcours.
Et dire qu’on n'était qu’à un battement d’ailes du Passwang ou des ruines du château de Reifenstein !
Nathalie
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