Les Courses > 2023 > Regards sur les pâturages boisés

La course a débuté à Fleurier avec une météo qui paraissait de bonne humeur. Nous avons commencé la montée sur un chemin carrossable, puis par un sentier raide dans la forêt. Après environ deux heures d’efforts, nous sommes arrivées vers la Preisette sur le plateau de pâturages et de forêts de la Grandsonne. Une première surprise extraordinaire nous y attendait : une troupe de becs-croisés des sapins – mâles au plumage rouge vif, femelles pâles et plus ternes s’égaillant d’arbre en arbre. A la Grandsonne nous avons retrouvé Martial de Montmollin, ingénieur forestier qui nous avait apporté café et noix de cajou. Surtout (quel privilège) il nous a offert un regard neuf sur ces paysages du Jura grâce à des explications passionnantes ! En l’absence de vaches et donc de pâturages, le paysage ne serait que forêt dense - à cette altitude, forêt de sapins et d’épicéas émaillée de quelques feuillus. L’équilibre à trouver entre pâturages et forêts est très subtil et demande l’intervention et la collaboration d’ingénieurs forestiers (quels arbres faut-il couper ou faire repousser), d’ingénieurs agronomes (combien de vaches peuvent-elles pâturer dans les diverses zones) et de naturalistes. S’il est facile de dégager des pâturages en abattant des arbres, il est en revanche plus difficile de réintroduire ces derniers, car le bétail les abroutissent. Il existe différentes manières de contourner cette difficulté : construire des structures en bois ou des murets de pierre sèches pour entourer les jeunes pousses, favoriser la présence de buissons épineux (tels que les genévriers) pour permettre le développement de pousses en leur sein, prévoir, lors de coupes d’arbres, de laisser des souches relativement hautes afin que les résineux puissent prendre racine à leur sommet, loin du museau des bovins. Après cette halte tellement enrichissante aux environs de la Grandsonne, nous avons poursuivi notre chemin en traversant une zone de dolines, certaines ouvertes, d’autres bouchées et formant ainsi un petit marais, d’autres encore abritant des résineux qui avaient pu ainsi échapper à la gloutonnerie des troupeaux (les résineux développent de splendides branches basses dès lors qu’ils ont assez de lumière). Notre ingénieur forestier a insisté sur la difficulté qu’il y a à abreuver des troupeaux dans un paysage karstique ! Après le pique-nique de midi qui s’est déroulé à la lueur des chandelles dans le refuge des Roches Eboulées au pied du Chasseron, nous avons repris la montée sous un ciel devenu menaçant et avons rejoint le sommet sous une pluie battante. Le vent était assez fort lorsque nous avons longé la crête en direction de St-Croix, mais aucun de ces contre-temps météorologiques n’a pu éroder notre plaisir. Lors de la descente sur St Croix, nous avons pu voir encore l’évolution d’un paysage passant d’une forêt laissée à elle-même, à celui d’un déboisement important en vue de réintroduire des pâturages ainsi que l’état du terrain après deux ou trois ans. Comment décrire notre bonheur d’avoir pu découvrir la richesse insoupçonnée contenue dans tous ces éléments paysagers ?  La balade a été magnifique et la journée éclairée par Martial de Montmollin que nous remercions ici très, très chaleureusement !

Denise



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Dans les pâturages cet espace clos par un muret de pierre cerne ici une ancienne doline
explications de Martial de Montmollin, inspecteur forestier du canton de Vaud, sur la végétation de cet espace humide
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Dans les pâturages cet espace clos par un muret de pierre cerne ici une ancienne doline
explications de Martial de Montmollin, inspecteur forestier du canton de Vaud, sur la végétation de cet espace humide
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espace récemment déboisé recréant du pâturage et facilitant l'accès à l'eau. Réservoir artificiel pour abreuver le bétail
entre sapins (aux aiguilles aplaties avec deux bandes blanches au dos et non piquantes) et les épicéas (aux aiguilles piquantes et aux cônes pendants vers le sol), on peut rencontrer l'érable
dans la montée nous croisons sorbiers des oiseleurs et des zones d'arbres morts sur pied atteints par le bostryche
Un anticlinal reliait le Chasseron (à gauche) aux roches blanches (à droite) avant l'érosion
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Halte en plein vent au Chasseron
espace récemment déboisé recréant du pâturage et facilitant l'accès à l'eau. Réservoir artificiel pour abreuver le bétail
entre sapins (aux aiguilles aplaties avec deux bandes blanches au dos et non piquantes) et les épicéas (aux aiguilles piquantes et aux cônes pendants vers le sol), on peut rencontrer l'érable
dans la montée nous croisons sorbiers des oiseleurs et des zones d'arbres morts sur pied atteints par le bostryche
Un anticlinal reliait le Chasseron (à gauche) aux roches blanches (à droite) avant l'érosion
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Halte en plein vent au Chasseron
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